Faisons preuve d’audace

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Les besoins en financement de la Guyane, sont estimés à 2, 3 milliards d’euros nécessaires pour sa mise à niveau et pour permettre à la Guyane de disposer d’un standard minimum de développement. Les moyens proposés par l’Etat au titre du Contrat de Projets Etat/Région (CPER), par l’Union européenne au titre des Programmes Opérationnels (PO), par les collectivités ou institutions guyanaises font apparaître une estimation globale, très insuffisante pour combler le déficit structurel de la Guyane en équipement et satisfaire les besoins élémentaires de la population guyanaise.

 

La persistance de cet écart conduit à une dégradation des indicateurs économiques et sociaux, dont le PIB décroît 8.2 % depuis 1995, en raison des contraintes liées notamment à une évolution démographique galopante de 4% par an, la plus forte d’Europe.

 

Les élus régionaux m’ont donné à l’unanimité mandat pour négocier avec l’Etat la programmation d’un Plan Exceptionnel d’Investissement (P.E.I) et la relance du débat statutaire.
Par ailleurs, des contrats spécifiques concernant les routes et les lycées sont négociés dans un cadre bilatéral avec les ministères intéressés.

 

Les discussions engagées sur l’ensemble de ces programmations avec l’Etat (CPER) et l’Europe (PO) devraient conduire à leur mise en œuvre dans le courant du deuxième semestre 2007, contribuant ainsi à une relance de l’activité et la pleine mesure de leurs effets dés 2008.

 

La stratégie de Lisbonne oblige la Guyane à concentrer dans le cadre du Programme Opérationnel, pour la période 2007-2013, près de 65 % des fonds structurels à l’accessibilité des objectifs du e-marking. Elle est la réponse donnée par l’Union au phénomène de la mondialisation.

 

La collectivité s’est clairement positionnée, dans le cadre de ses compétences en matière d’aménagement du territoire, sur des actions innovatrices relevant du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER). Nos efforts ont dans cette logique débouché sur la définition d’un Programme Régional d’Actions Innovatrices dénommé « Communautés Guyanaises en réseau ».

 

Utile pour combler les disparités propres au territoire guyanais, la politique d’innovation de la Région est également faite pour permettre à notre pays, réuni grâce à l’économie de l’immatériel en une même communauté de vie, de sortir de son isolement relatif et de tirer partie de la mondialisation – dont on sait désormais qu’elle avantage grandement les pays du Sud – en tentant d’intégrer des zones commerciales au poids géopolitique significatif.

 

On pense ici aux possibilités d’échanges offertes par un ensemble comme le CARICOM. Mais pourquoi ne pas songer également à un réel ancrage de la Guyane dans l’environnement qui l’englobe et au coup d’accélérateur que pourrait représenter la fréquentation d’un marché comme celui du MERCOSUR ?

 

Pour ceux qui seraient tentés de penser que nous n’avons pas les moyens d’une telle politique, j’aurai un seul mot : Faisons preuve d’audace face au développement de l’économie de l’immatériel qui se joue des frontières et des limites administratives !

 

On ne peut donc soutenir en toute équité que la stratégie de Lisbonne est foncièrement contraignante pour la gouvernance territoriale. Elle peut même s’avérer opérationnelle lorsque comme dans le cas des Technologies de l’Information et de la Communication, elle trouve au niveau régional un cadre et des instruments de gouvernance pertinente pour sa mise en œuvre ou sa déclinaison, avec pour une collectivité comme la Région la responsabilité de définir sa propre politique, en fonction de notre point de départ et des besoins spécifiques auxquels la Guyane doit faire face.

 

En revanche, quand l’ensemble de ces conditions ne sont pas réunies, comme c’est le cas pour la croissance et l’emploi, la stratégie de Lisbonne fonctionne comme une source de contraintes opposable à la collectivité, à qui il est demandé de concentrer ses forces et les fonds alloués par l’Union sur des domaines macro-économiques qui relèvent totalement de la compétence de l’Etat-membre et pour lesquels aucune articulation n’a été mise en place entre le plan national et le plan régional.

 

Outre le fait qu’elle rend la Région responsable de politiques dont elle n’a pas en réalité la maîtrise, l’affirmation d’une approche stratégique européenne oblige notre collectivité à recourir sur la période 2007-2013 à des moyens alternatifs pour financer des dépenses dans des domaines d’intervention décentralisés qui lui incombent habituellement.

 

La Région a dans cette logique adopté en Assemblée plénière le principe de la construction d’ici 2010 de trois nouveaux lycées d’enseignement à Saint-Laurent du Maroni, à Mana et à Rémire-Montjoly, par le recours à des baux emphytéotiques administratifs. Cette procédure financière permet de suppléer à l’insuffisance des appuis institutionnels et de former un partenariat public-privé. Elle rend possible l’édification d’infrastructures de base, assorties aux besoins de notre pays.

 

N’étant pas de nature à éteindre la capacité d’investissement de la Collectivité, il s’agit d’un risque mesuré, qui n’est pas sans rapport avec le mode de répartition des dépenses imposé par la stratégie de Lisbonne, que ma qualité d’exécutif régional m’a conduit à prendre, pour faire face à la croissance démographique de notre pays et au gonflement permanent des effectifs scolaires.

 

Il est clair que dans ces domaines nous ne pouvons pas simplement inscrire nos efforts dans le cadre global préconisé par le Conseil européen, n’ayant pas à traiter les mêmes problèmes humains que la plupart des régions européennes qui connaissent contrairement à la Guyane un vieillissement de leur population.

 

La plupart de ces régions n’ont pas à faire face non plus aux retards structurels permanents qui sont les nôtres. Il semble donc bien que nous n’ayons pas d’autre choix que de retenir pour la Guyane une approche multimodale de l’intervention publique. Afin d’y renforcer l’indice de développement humain, au moment où les enjeux d’innovation et de compétitivité attachés à la mondialisation rappellent plus que jamais que la première richesse d’un pays sont les hommes et les femmes qui le constituent.

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